L’organisation de défense des droits de l’Homme insiste cependant pour que leur procès soit organisé de manière juste, transparente et équitable. Sur la liste, figurent deux personnes visées par des mandats d’arrêt des Chambres africaines extraordinaires (CAE) créées au sein de la justice sénégalaise pour juger les principaux responsables présumés de crimes internationaux commis au Tchad sous le régime du président Habré (1982-1990). « Les survivants, les veuves et les orphelins du régime Hissène Habré luttent depuis 24 ans pour que Hissène Habré et ses complices soient traduits en justice » a déclaré Reed Brody, conseiller juridique à Human Rights Watch. « Après l’inculpation de Habré à Dakar, la mise en accusation au Tchad des agents de son régime est un événement majeur de la lutte contre l’impunité, mais le gouvernement tchadien doit s’assurer que leur procès soit juste, équitable et transparent », a poursuivi Reed Brody qui travaille depuis 1999 avec les victimes du régime Habré. Selon la décision de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de N’Djaména, les inculpés seront jugés pour assassinats, tortures, séquestrations, détentions arbitraires, coups et blessures volontaires, coups et blessures volontaires mortels et autres actes de barbaries. « Si le procès respecte les standards internationaux, alors les victimes commenceront à retrouver la dignité qu’elles cherchent depuis 24 ans », a déclaré Jacqueline Moudeina, principale avocate des victimes du régime Habré et présidente de l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’Homme (ATPDH).Maître Moudeina met cependant en garde contre « une procédure expéditive ».ER