Un des principaux dirigeants politiques des Serbes du Kosovo, Oliver Ivanovic, accusé dans un procès pour crimes de guerre, a été hospitalisé samedi en raison de la détérioration de son état de santé alors qu'il poursuit une grève de la faim.
Oliver Ivanovic, 62 ans, a entamé une grève de la faim le 7 août pour protester contre son maintien en détention en attendant la reprise de son procès le 10 septembre.
"Sa vie n'est pas en danger pour le moment, mais sa santé s'est détériorée avec sa grève de la faim et il refuse d'être soigné", a déclaré à des journalistes le docteur Milan Jakovljevic, chef d'une équipe médicale de l'hôpital de Kosovska Mitrovica (nord du Kosovo) où il a été admis.
Inculpé de crimes de guerre et de meurtre commis en 1999 et en 2000, il a été arrêté en janvier 2014 mais a plaidé non coupable en août de la même année. Quatre autres Serbes du Kosovo jugés avec M. Ivanovic ont également plaidé non coupable.
La semaine dernière, sa demande de remise en liberté le temps du procès avait été refusée par la justice, en dépit des garanties du gouvernement serbe qu'il serait bien présent au tribunal.
Cet homme politique considéré comme modéré est le premier haut représentant de la communauté serbe du Kosovo à être inculpé et jugé par la Mission de police et de justice de l'Union européenne au Kosovo (Eulex) pour des accusations de crimes de guerre.
Eulex est une mission de l'UE mise en place en 2008 pour gérer les affaires de crimes de guerre mais aussi des dossiers particulièrement sensibles comme les cas liés à la corruption et la criminalité organisée.
Oliver Ivanovic, ancien secrétaire d'État serbe pour le Kosovo, a été élu conseiller municipal lors d'élections locales fin 2013 dans le nord de Kosovska Mitrovica, ville où il réside.
Il prône le dialogue et le compromis avec la communauté albanaise majoritaire, dont il parle couramment la langue. Quelque 120.000 Serbes vivent au Kosovo, qui compte 1,8 million d'habitants, la plupart étant des Albanais.
Les Serbes du Kosovo, tout comme la Serbie, ne reconnaissent pas l'indépendance du Kosovo proclamée par la majorité albanaise avec l'appui des puissances occidentales en février 2008.