La diplomatie américaine a mis en garde Pékin lundi à propos de la visite cette semaine en Chine du président soudanais Omar el-Béchir, sous le coup de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre au Darfour.
Les Etats-Unis sont "préoccupés" par ce voyage, a réagi devant la presse le porte-parole adjoint du département d'Etat, Mark Toner, rappelant que le chef de l'Etat soudanais était "poursuivi par la CPI pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide et que les mandats d'arrêt à son encontre restaient en vigueur".
Washington -- bien que non signataire du traité portant création de la CPI -- "soutient avec force les efforts de la Cour pour que les responsables de ces actes en répondent" devant la justice.
"Nous pensons qu'il (M. Béchir) doit répondre de ses actes", a insisté M. Toner sans toutefois demander explicitement aux autorités chinoises d'interpeller le président soudanais.
M. Béchir devait se rendre ce lundi en Chine "pour une visite de quatre jours", avait annoncé dimanche le ministère soudanais des Affaires étrangères. Il doit notamment participer le 3 septembre aux célébrations de la défaite japonaise lors de la Seconde guerre mondiale et rencontrer son homologue chinois Xi Jinping.
La CPI a accusé en 2009 le chef de l'Etat soudanais de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, et en 2010 de génocide, des faits tous relatifs au conflit au Darfour, qui fait rage depuis 2003.
M. Béchir voyage régulièrement dans des pays voisins du Soudan mais rarement aussi loin qu'en Chine, où il s'est déjà rendu en 2011. Pékin n'est pas signataire du traité instituant la CPI, mais est membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU qui a adressé le cas du Darfour à la Cour.
Depuis 2003, des insurgés, accusant notamment Khartoum de les marginaliser économiquement et politiquement, s'opposent à l'armée soudanaise dans la région du Darfour, dans l'ouest du pays. Ce conflit a fait plus de 300.000 morts et déplacé 2,5 millions de personnes, selon l'ONU.