Huit imams tanzaniens enlevés début août dans l'est de la République démocratique du Congo sont parvenus à échapper à leurs ravisseurs, a-t-on indiqué mardi de source officielle.
Les huit prédicateurs, enlevés dans le sud du Nord-Kivu, "ont profité de combats entre (l'armée) et les FDLR (groupe rebelle hutu rwandais) pour s'enfuir", a affirmé à l'AFP Julien Paluku, gouverneur de cette province.
Pour M. Paluku, les ravisseurs étaient sans doute des membres des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) car "aussitôt que les affrontements ont commencé, ils se sont enfuis".
Le gouverneur n'a cependant pas précisé les circonstances ni la date exacte de ces combats et n'a donné aucune précision sur l'état de santé des Tanzaniens ni sur leur localisation exacte.
Aucun responsable à l'ambassade et au consulat de Tanzanie à Kinshasa n'a pu être joint pour confirmer la libération des imams.
M. Paluku, avait annoncé à l'AFP le 5 août l'enlèvement de ces huit responsables religieux - apparemment en mission de prédication - au cours du week-end des 1er et 2 août dans le territoire de Rutshuru, zone qui connaît un regain de violence et de banditisme depuis plusieurs mois, avec entre autres une succession d'enlèvements assortis de demandes de rançons.
Le Rutshuru est une des zones d'action des FDLR, dont les dirigeants et les combattants les plus anciens sont présents au Congo depuis 1994.
Lundi, six soldats de la Garde républicaine congolaise y ont été tués lors d'une attaque à la roquette contre leur véhicule perpétrée par des assaillants non identifiés.
Les FDLR, dont plusieurs chefs sont recherchés par la justice internationale pour leur participation présumée au génocide des Tutsi de 1994 au Rwanda, sont une des milices qui, par dizaines, continuent de déstabiliser l'Est congolais, en proie à la violence depuis plus de vingt ans.
Pays majoritairement chrétien, la RDC compte 1,5 à 10% de musulmans selon les estimations.