Quatre membres de l'opposition ont été arrêtés au Soudan pour avoir critiqué le gouvernement lors d'un discours public, a annoncé samedi le chef de leur parti politique, "Réforme maintenant", alors que le président Omar el-Béchir a promis un dialogue national.
Les quatre militants ont été arrêtés jeudi par le puissant Service national de renseignements et de sécurité (NISS), avec trois personnes venues écouter leurs discours, a précisé Ghazi Salahuddin Atabani, un ancien conseiller de M. Béchir qui s'en est éloigné après la répression violente de manifestations contre la suppression des subventions à l'essence en septembre 2013.
Ces hommes "qui ont mené cette action symbolique pour attirer l'attention sur la réalité de la crise que traverse le Soudan ont été arrêtés alors qu'ils donnaient un discours en public", a encore dit le chef de Réforme maintenant, ajoutant que parmi eux se trouvaient le responsable du parti pour la région de Khartoum et son adjoint.
Ces arrestations interviennent alors que M. Béchir a appelé les partis d'opposition et les rebelles à le rejoindre pour des pourparlers visant à résoudre les multiples problèmes auxquels le pays est confronté aussi bien au niveau économique que politique. Les discussions sont prévues pour commenter le 10 octobre.
Au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989 et recherché depuis 2009 par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et génocide, M. Béchir a appelé en janvier à ce dialogue national mais aucune discussion n'a encore eu lieu.
Plusieurs organisations des droits de l'Homme ont déjà accusé les services de sécurité soudanais de harceler et d'arrêter les opposants politiques et les activistes.
Human Rights Watch a récemment annoncé que 17 membres de l'opposition avaient été arrêtés - et certains relâchés - pour le mois d'août seul.