Le président ivoirien Alassane Ouattara effectuera à partir du 27 septembre une visite à Gagnoa, fief de son prédécesseur et rival Laurent Gbagbo et théâtre de troubles récents, a-t-on appris mercredi de source officielle.
Cette tournée s'annonce tendue après les heurts qui ont fait deux morts et plusieurs blessés la semaine dernière dans cette région située à 230 km au nord-ouest d'Abidjan en réaction à l'annonce de la validation par le Conseil constitutionnel de la candidature de M. Ouattara à la présidentielle du 25 octobre.
"La visite du président Ouattara dans le département de Gagnoa est officiellement fixée du dimanche 27 au mercredi 30 septembre 2015", a annoncé le Pr Maurice Kakou Guikahué, un des responsables de l'organisation de la visite.
M. Guikahué, secrétaire exécutif du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) membre de la coalition qui soutient M. Ouattara, prévoit "un accueil chaleureux".
"Notre ambition est (...) de l'écouter attentivement, d'échanger avec lui et de s'assurer que la marche vers le dialogue, la cohésion sociale et le développement demeure possible pour notre région", a souligné cet ancien ministre originaire de la régioni de Gagnoa.
Il a demandé à la presse "de susciter un comportement civique en vue de la plus grande mobilisation possible".
Les villes de Gagnoa et Bonoua, cité d'origine de Simone Gbagbo, l'épouse emprisonnée de l'ex-président, ont été le théâtre de manifestations la semaine dernière contre la candidature de M. Ouattara.
Ces manifestations ont dégénéré en violences faisant au moins deux morts à Logouata, petit village près de Gagnoa. M. Guikahué a qualifié ces manifestations de "marginales qui ne sont pas de nature à inquiéter".
Le président sortant, qui peut se targuer d'un bon bilan économique, est le favori de ce scrutin crucial pour la stabilisation du pays après la crise qui a suivi sa victoire en 2010 sur son prédécesseur.
Laurent Gbagbo attend dans une cellule de la Cour pénale internationale (CPI) l'ouverture de son procès le 10 novembre pour crimes contre l'humanité en raison de son rôle présumé dans la crise de fin 2010-début 2011. Plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois de violences causées par son refus de reconnaître sa défaite.