Volkswagen Brésil a annoncé mercredi enquêter sur des accusations selon lesquelles l'entreprise aurait collaboré avec la dictature brésilienne, au lendemain d'une plainte d'anciens travailleurs et militants.
"L'entreprise a contacté les parties impliquées pour connaître leur version des actes commis par d'anciens employés sous le régime militaire. Des enquêtes détaillées sont en cours", souligne l'entreprise dans un communiqué envoyé à l'AFP.
D'anciens travailleurs et militants ont déposé mardi une plainte auprès du parquet où ils accusent Volkswagen d'avoir permis des persécutions et la torture de travailleurs opposants au régime militaire (1964-85).
D'après l'accusation, 12 travailleurs ont été arrêtés et torturés à l'époque dans l'usine de Sao Bernardo do Campo, dans la banlieue Sao Paulo. L'entreprise est accusée aussi d'avoir élaboré des "listes noires" d'opposants à la dictature.
La plainte survient au moment où Volkswagen est emporté par un scandale d'ampleur mondiale, après avoir admis qu'il a mis en place un logiciel de trucage aux tests antipollution sur les moteurs diesel d'environ 11 millions de ses voitures.
Ce scandale a entraîné mercredi la démission du patron du groupe, Martin Winterkorn.
La plainte brésilienne a été déposée par des avocats de la Commission nationale de la Vérité, créée en 2012 par la présidente Dilma Rousseff pour enquêter sur les crimes de la dictature et dont les travaux ont pris fin l'an dernier avec la publication d'un rapport.
"L'entreprise Volkswagen n'a pas été la seule impliquée (...) mais les documents que nous avons contre elle sont dévastateurs dans le sens où (Volkswagen) a permis l'existence d'un Etat policier à l'intérieur de l'entreprise et des arrestations directement aux postes de travail", a déclaré à l'AFP Sebastiao Neto, l'un des avocats.
Ces derniers réclament au groupe allemand des dommages et intérêts collectifs.
Le parquet doit examiner la demande et pourrait négocier un accord avec Volkswagen avant le début d'un éventuel procès.