Le président colombien Juan Manuel Santos et la guérilla marxiste des Farc ont signé mercredi à Cuba un accord sur le sort judiciaire des combattants, avant la conclusion d'accords de paix dans un délai maximum de six mois.
En vertu de cet accord, les crimes contre l'humanité, de génocide, les crimes de guerre, les déplacements forcés et les actes de torture "ne seront pas amnistiés", indique le texte lu par les délégués des pays médiateurs, Cuba et la Norvège, ouvrant la voie à la fin du plus vieux conflit armé d'Amérique latine.
"Le chef du secrétariat des Farc et moi-même avons décidé que, au plus tard dans six mois, cette négociation doit se conclure et il faut signer un accord final" de paix, a déclaré le président colombien lors d'une cérémonie en présence du numéro un de la guérilla, Timoleon Jimenez, dit "Timochenko", et du président cubain Raul Castro.
Les trois hommes se sont réunis mercredi à huis clos pendant une demi-heure à La Havane, lieu des négociations de paix menées entre le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) depuis novembre 2012, avant de dévoiler officiellement cet accord.
Il s'agissait du premier face-à-face entre le président Santos et le chef des Farc, recherché pour homicide aggravé, terrorisme, enlèvement et rébellion.
La justice et le sort réservé aux auteurs de crimes de guerre est un volet crucial des pourparlers de paix censés mettre fin à plus d'un demi-siècle de conflit armé, le dernier encore en cours sur le continent américain.
"La justice est le noeud des négociations de paix", avait assuré plus tôt dans la journée la présidence colombienne dans un communiqué, insistant sur le fait qu'un accord sur ce thème constituerait "un point de non-retour" vers la paix.