L'avancée du processus de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla des Farc "est une lueur d'espoir" dans un "moment de grand pessimisme mondial", a déclaré jeudi à l'AFP le coordinateur de l'ONU en Colombie, Fabrizio Hochschild.
"Dans un moment de grand pessimisme dans le monde, où il y a plus de conflits, plus de crises que jamais, où presque tous les processus de paix vont mal, c'est celui qui avance le plus. C'est une lueur d'espérance", a estimé Fabrizio Hochschild, en comparant les négociations colombiennes entamées en 2012 avec la trentaine d'autres pourparlers en cours sur la planète.
"Il s'agit du dernier conflit sur le continent, de l'un des conflits les plus anciens du monde, et en terminer avec ça est un message très puissant que la paix peut l'emporter", a-t-il ajouté à propos des combats dont les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) sont depuis 1964 l'un des principaux acteurs.
Selon le représentant de l'ONU, l'agrément signé mercredi sur la création d'une juridiction spéciale pour la paix est "un bon présage" que les "parties sont prêtes à respecter les droits des victimes et leurs obligations internationales".
"Il y a un engagement très clair selon lequel il n'y aura pas d'amnistie, ni de pardon pour les crimes contre l'Humanité, ni les crimes de guerre (...) C'est plus que ce que beaucoup espéraient", a-t-il rappelé.
Pour M. Hochschild, dans les négociations de paix "la justice est le dernier point et perd toujours" et "en termes d'innovation, ce processus va être une référence".
Il a souligné en outre que "pour la première fois" les négociateurs ont convenu d'un délai pour signer un accord définitif de paix avant le 23 mars 2016 et de déposer les armes dans les 60 jours suivants la signature.
"Le chemin de la paix comporte toujours des hauts et des bas", mais la Colombie "va y arriver", a conclu le diplomate.