Plus de vingt personnes selon des sources médicales ont été tuées et 38 blessées, la majorité par balle, samedi à Bangui dans une flambée de violences provoquée par l'assassinat d'un conducteur de moto-taxi dans un quartier musulman.
Selon des habitants, le conducteur de moto-taxi a été égorgé samedi matin, pour une raison encore indéterminée, ce qui a déclenché des violences dans le quartier majoritairement musulman du PK-5, au centre de la capitale centrafricaine, et qui fut l'épicentre des massacres inter-communautaires à Bangui de fin 2013 à début 2014.
Dans une ville où la criminalité reste extrêmement élevée du fait de la profusion d'armes de guerres en circulation, l'assassinat de ce "moto-taxi" - de confession musulmane selon des témoins - a provoqué une explosion de violences, selon des habitants joints par l'AFP.
Les tirs ont été suivis par des mouvements de panique des habitants alors que des forces internationales - des soldats de la force française Sangaris et de la mission de l'ONU - prenaient position dans ce quartier. En fin de journée, les tirs avaient très nettement diminué.
Selon une source hospitalière, la plupart des victimes ont été atteintes par balles.
Dans un communiqué, le gouvernement de transition a fermement condamné ces "violences inutiles qui interviennent à un moment où la Centrafrique en général et la ville de Bangui en particulier aspirent à la paix et à la sécurité".
Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion Séléka a plongé l'ex-colonie française, déjà très instable et l'un des pays les plus miséreux au monde, dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014, dont elle peine toujours à se relever.
Le niveau des violences a depuis considérablement baissé. Mais des groupes armés sévissent toujours dans certaines parties du territoire et de très nombreuses armes de guerre circulent dans le pays et sont régulièrement utilisées pour des actes de banditisme.
Des élections présidentielle et législatives sont officiellement prévues avant la fin 2015 pour clore le cycle de violences. Mais l'organisation des scrutins a pris beaucoup de retard, rendant plus que vraisemblable un nouveau report des élections.