Les autorités militaires américaines ont lancé une enquête sur l'implication potentielle d'un avion américain dans le bombardement d'un hôpital à Kunduz (Afghanistan), qui a fait 19 morts, ont-elles annoncé samedi.
Le secrétaire à la Défense Ashton Carter a annoncé samedi matin une "enquête exhaustive" sur le bombardement, dont les Etats-Unis ne reconnaissent pas pour l'instant la responsabilité.
Le chef du Pentagone n'a donné aucun détail sur les circonstances du bombardement.
Mais selon un responsable américain, l'enquête va porter sur le rôle joué par un avion américain AC 130, un appareil dérivé de l'avion de transport C-130 équipé de plusieurs canons pour mener des opérations d'appui au sol.
Le général John Campbell, le chef de la mission de l'Otan en Afghanistan et le commandant des troupes américaines sur place, "envoie un général à Kunduz pour mener ces investigations", a déclaré un responsable américain à l'AFP.
Selon ce responsable, l'avion AC-130 a ouvert le feu pour défendre des forces spéciales américaines qui accompagnent les forces spéciales afghanes au combat, dans le cadre d'une mission "de conseil et d'assistance".
"Ils étaient pris sous le feu de plusieurs positions des talibans" et "l'avion a retourné le feu", a indiqué cette source.
Mais pour l'instant, "nous ne sommes pas sûrs de ce qui s'est passé", a-t-elle précisé.
Les rebelles talibans avaient provoqué la consternation lundi en occupant Kunduz, la grande ville du nord de l'Afghanistan. Une victoire à l'impact psychologique majeur, même si elle a été de courte durée.
C'est la première fois que les talibans ont réussi à prendre le contrôle d'un site de cette importance depuis qu'ils ont été défaits par l'invasion américaine de 2001.
Jeudi, l'armée afghane appuyée par des forces américaines a repris le contrôle de la ville mais les combats se poursuivaient dans certains quartiers.
Le bombardement de l'hôpital de MSF a été qualifié par l'ONU d'"inexcusable" et de "potentiellement criminel".
Cette frappe aérienne pourrait relever du "crime de guerre" si elle était jugée "délibérée par la justice", a déclaré le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein, qui a appelé à une enquête approfondie et transparente.
A Kaboul, le palais présidentiel a assuré que le général américain John Campbell, avait "présenté ses excuses" au président Ashraf Ghani dans une conversation téléphonique.