L'ONU a accusé vendredi des groupes armés en Libye, pays en proie à l'anarchie, d'enlever et de torturer des civils sur la base de leurs origines ou de leurs opinions, affirmant que ces actes constituaient des "crimes de guerre".
"Prises d'otages, tortures et meurtres sont des crimes de guerre. Ceux qui exécutent, ordonnent ou n'empêchent pas de tels crimes alors qu'ils en ont le pouvoir sont responsables pénalement, y compris devant la Cour pénale internationale", avertit la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) dans un communiqué.
Selon la Manul, certains des groupes armés qui agissent en Libye ont enlevé et torturé des civils, dont des mineurs, en raison de leur origine, leur opinion, leur affiliation familiale ou politique.
D'après le communiqué onusien, "les personnes enlevées sont généralement soumises à la torture et à des mauvais traitements et sont fréquemment privés de contact avec leur famille. Certaines sont mortes en détention, peut-être sommairement exécutés ou torturés à mort".
Le communiqué de la Manul intervient trois jours après une déclaration de la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, affirmant que cette institution était a priori compétente pour juger des exactions commises en Libye par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Le groupe EI, qui s'est implanté en Libye l'an dernier en profitant du chaos ambiant, a notamment revendiqué en février la décapitation dans ce pays de 21 chrétiens coptes, pour la plupart des Egyptiens, et en avril l'exécution de 28 chrétiens, tous Ethiopiens.
En Libye, la CPI s'est pour l'instant concentrée sur des poursuites contre les complices de l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi, renversé en 2011.
En proie à une guerre civile depuis la chute du régime de Kadhafi, la Libye compte actuellement deux gouvernements et Parlements qui se disputent le pouvoir, l'un à Tripoli sous la coupe de milices, et l'autre dans l'est du pays, reconnu par la communauté internationale.
L'ONU, qui mène une médiation dans le pays, est en train de préparer un quatrième projet d'accord visant à résoudre le conflit, les trois premiers n'ayant pas convaincu les différents protagonistes.