Kunduz: MSF appelle les réseaux sociaux à demander une enquête indépendante

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Médecins sans Frontières (MSF) a appelé mardi les réseaux sociaux à relayer sa demande d'enquête indépendante sur le raid aérien américain qui a tué 22 personnes à l'hôpital de l'ONG dans la ville afghane de Kunduz.

"12 personnels de MSF et 10 patients, dont 3 enfants, ont été tués, et 37 personnes blessées, dont 19 membres de l'équipe de MSF", a indiqué la présidente de l'ONG, le Dr Joanne Liu, dans une déclaration écrite.

"L'attaque est inacceptable. Selon le droit international humanitaire, les hôpitaux dans les zones de conflit sont des espaces protégés. Jusqu'à preuve du contraire, les événements de samedi dernier équivalent à une violation inexcusable de cette loi", a-t-elle ajouté, qualifiant la frappe de "crime de guerre".

Sur son site, l'ONG lance un appel aux citoyens pour qu'ils relaient, sur les réseaux sociaux, sa demande d'enquête indépendante, en retweetant ou partageant: #Kunduz outrage: Demand an #IndependentInvestigation.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé à une enquête "complète et impartiale", mais pour l'instant cela reste un appel, a précisé mardi à Genève le responsable de l'information à l'ONU à Genève, Ahmad Fawzi.

La frappe a poussé MSF à retirer son personnel de Kunduz, un coup terrible pour la population civile prise dans les combats entre l'armée afghane et les talibans pour le contrôle de cette ville du nord afghan. C'est en effet le seul établissement de la région capable de soigner les blessures de guerre les plus graves.

MSF a critiqué les explications américaines sur la frappe, estimant qu'elles étaient "contradictoires".

Selon le général américain John Campbell, patron de la mission de l'Otan en Afghanistan, l'armée afghane, acculée par les rebelles talibans, "a demandé un soutien aérien aux forces américaines" dans la nuit de vendredi à samedi.

Les Etats-Unis ont alors déclenché une frappe aérienne.

L'assertion du haut gradé va à rebours des récits fournis jusque-là par l'Alliance atlantique, selon lesquels le bombardement visait à soutenir des soldats américains ciblés par les talibans.