Côte d'Ivoire: le président Ouattara doit régler le problème des droits de l'Homme

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Le second mandat du président ivoirien Alassane Ouattara, réélu dès le premier tour de la présidentielle fin octobre, doit privilégier le règlement des "profonds défis relatifs aux droits humains", pour éviter que la lutte pour sa succession ne replonge la Côte d'Ivoire dans des violences, a averti mardi Human Rights Watch.

"Si Ouattara omet de s'attaquer aux défis relatifs aux droits humains qu'il n'a pas réglés durant son premier mandat, la lutte pour sa succession pourrait encore une fois menacer la paix sur laquelle s'est construit le rétablissement de la Côte d'Ivoire", déclare HRW dans son dernier rapport.

Début novembre, Alassane Ouattara, réélu dès le premier tour de la présidentielle du 25 octobre, a été solennellement investi président de la Côte d'Ivoire pour un mandat de cinq ans.

Une présidentielle apaisée et crédible dans ce pays était jugée fondamentale pour tourner définitivement la page des violences meurtrières qui avaient suivi la victoire en 2010 de M. Ouattara sur son prédécesseur Laurent Gbagbo.

"Bien que le Président Ouattara ait réussi à éloigner progressivement la Cote d'Ivoire de son douloureux passé, le chemin vers le redressement du pays est encore long", a prévenu Jim Wormington, chercheur à HRW, dans ce document intitulé "Consolider cette paix qui nous appartient: Un agenda relatif aux droits humains pour la Côte d'Ivoire".

Le premier mandat du président ivoirien a été auréolé d'un bon bilan économique.

Mais Alassane Ouattara "devrait faire davantage pour combattre l'impunité, renforcer l'État de droit, achever les réformes du secteur de la sécurité et trouver une solution durable et fondée sur les droits humains, aux conflits fonciers qui sont fréquemment à la racine des violences au niveau local", a proposé HRW.

"Le gouvernement a refusé de publier le rapport final de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, mise en place par Ouattara en 2011 et qui avait pour but d'aider à empêcher de futures exactions", souligne HRW.

"L'amélioration de l'indépendance du système judiciaire devrait constituer une priorité", a rappelé l'ONG de défense des droits de l'Homme, plaidant pour l'augmentation du budget alloué au système judiciaire qui en "2014 s'élevait à 90,6 millions d'euros, soit à peine 1,4 % du budget ivoirien".

En Côte d'Ivoire, l'opposition et la société civile accusent la justice de ne s'adresser qu'aux membres du camp Gbagbo.