Le président colombien Juan Manuel Santos a souligné mardi que "pour la première fois" la guérilla des Farc s'est engagée à des réparations envers les victimes du conflit armé, qui a fait au moins 220.000 morts et des dizaines de milliers de disparus.
"C'est très important: les Farc se sont engagés pour la première fois de leur histoire à contribuer aux réparations matérielles envers les victimes", a déclaré M. Santos dans une allocution télévisée.
Les négociateurs du processus de paix --mené depuis 2012 à Cuba entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et le gouvernement-- ont signé mardi à La Havane un agrément inédit en faveur des victimes du conflit armé qui déchire ce pays depuis plus d'un demi-siècle, et a fait en outre quelque six millions de déplacés.
Le chef de l'Etat a salué les progrès accomplis sur quatre des cinq chapitres de l'agenda: développement rural, participation politique, trafic de drogues illicites et réparation des victimes. Et il a réaffirmé qu'"au plus tard le 23 mars prochain, dans moins de quatre mois, la fin du conflit pourrait être signée!"
Il a souligné qu'il s'agit de "satisfaire de la meilleure façon possible les droits des victimes à la vérité, à la justice, à la réparation", via la création notamment d'une Commission de la vérité.
M. Santos a estimé que si les victimes réclament justice, ce qu'elles "veulent le plus c'est connaître la vérité" sur le sort réservé à leurs proches.
Il a réaffirmé qu'aucun type de pardon ou d'amnistie ne sera permis "pour les crimes contre l'Humanité, les crimes de guerre graves, de génocide, et en général pour les graves violations des droits de l'Homme et du droit international humanitaire".
Les guérilleros des Farc impliqués dans de tels crimes seront jugés par le Tribunal de Paix, prévu par les accords signés à Cuba, avec notamment des privations "effectives de liberté de cinq à huit ans", a-t-il ajouté, indiquant que les membres des forces de l'ordre coupables seront aussi sanctionnés.
"L'année 2016 sera celle d'une nouvelle aube pour la Colombie: l'aube d'un pays sans guerre, sans conflit; d'une Colombie, espérons-le unie, qui progresse jusqu'à son meilleur potentiel", a conclu le président Santos.