Le procès du président tchadien déchu Hissène Habré, jugé à Dakar par un tribunal spécial africain pour "crimes contre l'humanité et crimes de guerre", a été suspendu jusqu'au 8 février, date à laquelle débuteront les plaidoiries, a-t-on appris mercredi auprès de cette juridiction.
"Les plaidoiries vont démarrer le 8 février et vont s'étaler sur toute la semaine. Ce sera d'abord les parties civiles, puis le parquet, ensuite la défense", a déclaré à l'AFP Marcel Mendy, le porte-parole des Chambres africaines extraordinaires (CAE), qui jugent M. Habré depuis le 20 juillet.
Dans l'attente de ces plaidoiries, le tribunal spécial a suspendu ses audiences, qui se sont achevées mardi avec l'audition d'un dernier témoin, a-t-il indiqué.
"Le verdict pour l'action pénale sera prononcé fin mai et la décision sur les intérêts civils (pour une éventuelle indemnisation des victimes, NDLR) prise au plus tard fin juillet" 2015, a ajouté M. Mendy.
Au total, 93 témoins ont été entendus depuis le début du procès, selon une source proche du dossier.
En détention depuis près de deux ans et demi au Sénégal, où il a trouvé refuge en décembre 1990 après avoir été renversé par l'actuel président tchadien Idriss Deby Itno, Hissène Habré est poursuivi pour "crimes contre l'humanité, crimes de guerre et crimes de torture".
Il comparaît devant les CAE, une juridiction créée en vertu d'un accord entre le Sénégal et l'Union africaine (UA), qu'il récuse et devant laquelle il refuse de s'exprimer et de se défendre.
La répression durant son régime a fait 40.000 morts, selon les estimations d'une commission d'enquête tchadienne. Il encourt jusqu'aux travaux forcés à perpétuité.