Le procès en appel d'un ex-commandant de pénitencier communiste roumain, Alexandru Visinescu, condamné en première instance à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité, s'est ouvert mercredi devant la Haute cour de justice.
Le panel de deux juges a toutefois décidé de fixer une nouvelle audience au 25 novembre afin de permettre à M. Visinescu de se doter d'un avocat.
Présent au tribunal dès la première heure, l'ancien commandant de Ramnicu Sarat (est) entre 1956 et 1963 a refusé de répondre aux questions des journalistes.
Fin juillet, la Cour d'appel de Bucarest avait condamné cet homme de 90 ans à 20 ans de prison pour "crimes contre l'humanité". Il était accusé d'avoir soumis à un "régime d'extermination" les détenus politiques.
M. Visinescu a fait appel de cette décision, tout comme les filles et les petites-filles de deux ex-détenus de Ramnicu Sarat, Ioan Barbus et Victor Anca.
"Nous n'avons pas demandé une majoration de la peine, car cela n'a aucune importance vu l'âge d'Alexandru Visinescu, mais nous avons demandé une qualification juridique des faits plus claire, pour que tout le monde sache ce qu'il a fait", a déclaré à l'AFP Mihaela Barbus. "On ne s'attend pas à des changements majeurs de la sentence".
Durant le procès en première instance, M. Visinescu n'a à aucun moment exprimé de regrets ou demandé pardon aux victimes, affirmant avoir simplement "obéi aux ordres" de ses supérieurs et respecté la loi.
Au moins 14 détenus politiques sont morts pendant le mandat de M. Visinescu dans l'"enfer du silence" de Ramnicu Sarat, où chaque prisonnier était enfermé seul dans une cellule et n'avait le droit d'adresser la parole à personne.
Les enquêteurs ont également évoqué le froid, les rations insuffisantes de nourriture et les sanctions terribles auxquelles avaient été soumis les détenus.
Plus de 600.000 opposants politiques ont été détenus en Roumanie sous le régime communiste, entre 1947 et 1989.