Un ancien membre serbe de la présidence de Bosnie, Borislav Paravac, a été inculpé jeudi par la justice locale pour crimes de guerre commis contre les Croates et les Musulmans au début du conflit intercommunautaire bosnien (1992-95).
Agé de 72 ans, M. Paravac est le deuxième membre serbe de la présidence collégiale de Bosnie à avoir été inculpé de crimes de guerre, après Momicilo Krajisnik. Ce dernier avait été condamné à 20 ans de prison par la justice internationale.
M. Paravac occupait cette fonction après le conflit, entre 2003 et 2006. Il était aussi député et vice-président du Parlement bosnien.
Il s'agit du dernier dossier remis à la justice bosnienne par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), après l'ouverture initiale de l'enquête au sein de cette cour internationale, a indiqué le parquet bosnien dans un communiqué.
Borislav Paravac est inculpé d'avoir participé à des crimes de guerre commis par les forces militaires et policières des Serbes de Bosnie dans la région de Doboj et de Teslic (nord), entre mai 1992 et fin 1993, selon la même source.
Il était à l'époque maire de Doboj et président de son "état-major de crise".
Trois autres personnes, un responsable politique et deux responsables policiers, ont également été inculpés dans ce dossier.
Ils sont tous quatre accusés d'avoir "participé à des attaques systématiques" qui se sont soldées par "l'expulsion de la quasi-totalité de la population musulmane et croate, à savoir plusieurs dizaines de milliers de personnes" et "le meurtre de plusieurs centaines de victimes", affirme le parquet.
La guerre de Bosnie a fait quelque 100.000 morts et environ deux millions de réfugiés et de déplacés, dans un pays qui compte aujourd'hui 3,8 millions d'habitants.
Les anciens hauts responsables accusés de crimes de guerre dans l'ex-Yougoslavie sont jugés par le TPIY. Les tribunaux locaux sont autorisés par ce tribunal à juger les affaires de moindre importance.