Une dirigeante d'un important parti de l'opposition soudanaise, l'Oumma, a affirmé vendredi que sa formation avait été invitée à des pourparlers avec le pouvoir dans le cadre d'un dialogue national destiné à régler les conflits qui ravagent le pays.
Le président soudanais Omar el-Béchir avait lancé le processus de dialogue national en octobre à Khartoum pour résoudre les problèmes économiques et insurrectionnels qui minent le pays.
Les principaux groupes d'opposition boycottaient ce dialogue réclamant une rencontre hors du Soudan pour fixer les termes des négociations.
Mais le parti Oumma a été invité par les médiateurs de l'Union africaine (UA) à participer à une rencontre prévue en janvier à Addis Abeba, a indiqué à l'AFP Mariam al-Mahdi, vice-présidente de la formation.
"Nous allons certainement participer à cette réunion", a assuré Mme Mahdi, dont le parti, dirigé par son père Sadek al-Mahdi, est l'une des formations politiques les plus anciennes du Soudan.
Sadeq al-Mahdi vit à l'étranger depuis août 2014, après avoir signé un accord avec une alliance de rebelles des provinces du Darfour, Nil Bleu et Kordofan-Sud.
Mme Mahdi, qui a été détenue pendant un mois en raison de cet accord, a expliqué que son parti avait reçu l'invitation aux pourparlers d'Addis Abeba la semaine dernière. "Nous espérons pouvoir --en deux ou trois jours-- convenir des règles et procédures du dialogue".
La rencontre pourrait ouvrir la voie à une participation de l'Oumma au dialogue national mais on ignore si le parti du Congrès national du président Béchir sera présent. Il avait boycotté des discussions similaires en mars.
Mme Mahdi a souligné que si la réunion aboutissait, son père retournerait au Soudan.
On ignore quels autres formations ont été invitées.
Au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989 et recherché depuis 2009 par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et génocide au Darfour, le président Béchir a lancé le 10 octobre un processus de dialogue national qui avait été au départ bien accueilli par ses opposants.
Mais sa volonté de tenir des élections en avril dernier avant le début de ce dialogue lui a valu de nombreuses critiques. En dépit d'une faible participation au scrutin et des critiques à l'étranger, M. Béchir a été réélu avec plus de 94% des votes.
Il a annoncé en septembre un cessez-le-feu de deux mois, qu'il a prolongé d'un mois à la veille du Nouvel An.