Les forces de sécurité guatémaltèques ont arrêté mercredi 18 militaires à la retraite, accusés d'avoir participé à des massacres commis pendant la guerre civile (1960-1996), a indiqué le ministère public.
La procureure générale Thelma Aldana a annoncé en conférence de presse que 14 des militaires arrêtés sont accusés d'avoir participé à au moins 88 massacres d'indigènes pendant le conflit armé.
Les arrestations ont eu lieu après plusieurs perquisitions dans l'Alta Verapaz, département du nord du pays où ont eu lieu la plupart de ces massacres, et dans le département de Guatemala (centre), a-t-elle précisé.
Entre 2012 et 2015, 558 squelettes d'enfants et d'adultes ont été retrouvés dans un ancien camp militaire dans l'Alta Verapaz, dont 97 qui ont été identifiés grâce des tests ADN.
Par ailleurs, quatre autres militaires ont été arrêtés dans l'enquête sur la disparition forcée de Marco Antonio Molina Theissen, un adolescent ayant disparu le 6 octobre 1981 dans la périphérie ouest de la capitale, a ajouté la procureure.
Parmi les personnes interpellées figure l'ex-chef d'Etat major Benedicto Lucas, en poste de 1978 à 1982, sous la présidence de son frère Romeo Lucas.
Le Parquet a également présenté une demande de retrait de l'immunité du député et militaire à la retraite Edgar Ovalle, membre du parti de droite FCN-Nacion auquel appartient le président Jimmy Morales, qui sera investi le 14 janvier.
Ces arrestations ont eu lieu à quelques jours de l'ouverture du procès pour génocide de l'ex-dictateur Efrain Ríos Montt, poursuivi pour le massacre de plus de 1.770 indiens par les forces armées sous son régime (1982-1983), sur accusation de soutien aux guérillas de gauche.
La guerre civile a fait 200.000 morts et disparus en 36 ans au Guatemala, selon un rapport des Nations Unies qui accuse les forces gouvernementales d'être responsables de 93% de ces crimes.