Pyongyang doit rendre des comptes pour les enlèvements (envoyé de l'ONU)

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Le pouvoir nord-coréen doit rendre des comptes pour les enlèvements qu'il a organisés, notamment de citoyens japonais, et qui constituent des "crimes contre l'humanité", a déclaré lundi à Tokyop l'envoyé spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Corée du Nord.

"Ce n'est pas seulement une tragédie, mais aussi un crime contre l'humanité", a déclaré Marzuki Darusman lors d'une rencontre à Tokyo avec des familles japonaises dont des membres ont été enlevés par la Corée du Nord dans les années 1970 et 1980.

Il a demandé à Pyongyang de "reconnaître que les enlèvements ont été entrepris par l'Etat avec la complicité et la pleine connaissance du plus haut niveau du pouvoir" nord-coréen.

M. Darusman transmettra ses conclusions et recommandations au Conseil des droits de l'homme de l'ONU en mars, avant la fin de son mandat en juillet.

La Corée du Nord a admis en 2002 avoir envoyé des agents pour capturer 13 Japonais dans les années 1970 à 1980 afin qu'ils forment les espions de Pyongyang à la langue et aux coutumes japonaises.

Cinq otages ont été libérés mais Pyongyang a assuré, sans en apporter la preuve solide, que les huit autres étaient morts.

"Mon enfant bien-aimé a été enlevé et beaucoup d'années ont passé", a déclaré Sakie Yokota, dont la fille de 13 ans, Megumi, a été enlevée en 1977. "Cela fait 38 ans que je n'ai pas pu la voir ou lui parler. Il n'y a pas d'information", a-t-elle insisté.

La Corée du Nord avait affirmé que Megumi faisait partie des huit otages décédés après s'être suicidée, une version mise en doute par sa famille.

Environ 500 Sud-Coréens ont également été kidnappés par la Corée du Nord dans les années qui ont suivi la guerre de Corée (1950-53).