La Roumanie veut poursuivre un ex-ministre communiste pour le décès d'un dissident

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Le Parquet roumain a annoncé mardi vouloir lancer des poursuites contre un ancien ministre communiste de l'Intérieur, accusé de "complicité de crimes contre l'humanité", dans un dossier visant la mort en 1985 d'un dissident emprisonné.

"Le procureur général a demandé l'autorisation d'engager des poursuites contre George Homostean", ancien ministre de l'Intérieur entre 1978 et 1987 sous le régime du dictateur Nicolae Ceaucescu et âgé aujourd'hui de 92 ans, selon un communiqué du Parquet.

La balle est désormais dans le camp du président conservateur Klaus Iohannis: le Parquet a en effet besoin du feu vert du chef de l'Etat s'il veut engager des poursuites contre un ministre, actuel ou ancien.

Ingénieur et poète, Gheorghe Ursu avait été arrêté en septembre 1985 sur la base d'une délation liée à son journal, où il critiquait le régime communiste.

Il est mort moins de deux mois plus tard dans la maison d'arrêt de la milice de Bucarest, après avoir été frappé et torturé des jours durant par les enquêteurs et par des codétenus, sur ordre de la Securitate, la redoutable police politique.

En 2003, ces enquêteurs --deux anciens officiers de la Securitate-- ont été condamnés à 20 ans de prison chacun pour meurtre. Dans un procès séparé, l'un de ses codétenus a écopé d'une peine similaire.

Mais le fils de l'ancien dissident n'a cessé de réclamer que les "commanditaires" soient également punis, accusant les magistrats de vouloir les protéger.

Plusieurs plaintes formulées par ce dernier avaient été rejetées par le Parquet. Les procureurs avaient alors affirmé soit que les faits signalés n'avaient "pas existé", soit qu'ils étaient prescrits.