La CPI donne plus de temps à Pretoria pour expliquer la non-arrestation de Béchir

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La Cour pénale internationale a indiqué jeudi avoir accordé à l'Afrique du Sud un délai supplémentaire pour expliquer la non-arrestation du chef de l'Etat soudanais Omar el-Béchir lors de sa visite en juin pour un sommet de l'Union africaine à Johannesburg.

L'Afrique du Sud ne devra pas s'expliquer "avant la finalisation des procédures judiciaires actuellement en cours devant les tribunaux" du pays, a indiqué la CPI dans un communiqué, rappelant que Pretoria devait initialement s'expliquer pour le 5 octobre.

Une procédure judiciaire est de fait toujours en cours en Afrique du Sud après que le gouvernement eut ignoré un ordre d'un tribunal de Pretoria interdisant à Omar el-Béchir de quitter le pays. Cet épisode avait provoqué une vive polémique.

L'ordre avait été émis dans l'attente d'une décision sur le fond d'une plainte déposée par une ONG demandant l'arrestation du président soudanais, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI pour génocide au Darfour.

En tant que pays membre de la CPI, l'Afrique du Sud a l'obligation statutaire de coopérer à l'arrestation des suspects de la Cour.

S'il a obtenu un sursis, le gouvernement du président Jacob Zuma devra néanmoins rapporter aux juges chaque développement judiciaire, et ce "rapidement", selon la CPI.

Et si les procédures en question n'ont pas évolué avant le 15 décembre 2015, un rapport sur leur avancement devra être envoyé aux juges dans les deux semaines.

Pretoria devait initialement remettre aux juges, début octobre, ses vues sur "les événements entourant la présence d'Omar el-Béchir au sommet de l'Union africaine à Johannesburg les 13, 14 et 15 juin 2015".

Mais le gouvernement avait demandé un délai supplémentaire, évoquant des "conflits en droit national et international".

Le président Béchir est accusé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocide dans le conflit au Darfour, une région de l'Ouest du Soudan, qui a fait plus de 300.000 morts et deux millions de déplacés.

Il échappe à la justice internationale depuis 2009, continuant à voyager dans de nombreux pays, dont plusieurs membres de la CPI.