Les Farc ont entamé jeudi des discussions avec le gouvernement colombien pour tenter de mettre fin aux groupes paramilitaires, la "plus grande menace" pour le processus de paix selon la guérilla communiste.
L'organisation armée, qui mène depuis 2012 un dialogue avec les autorités colombiennes pour en finir avec un demi-siècle de conflit, a annoncé qu'elle se concentrerait désormais sur "un débat profond sur la nécessité urgente" de "dépasser" le "fléau du paramilitarisme".
"On comprendrait mal que les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes), passent d'une organisation armée à un mouvement politique légal sans avoir de garanties certaines" sur le démantèlement des groupes illégaux anti-guérilla, formés par des paramilitaires, a déclaré le négociateur de la guérilla, Pablo Catatumbo, à La Havane où sont menés les pourparlers.
Cette annonce survient deux jours après une étape-clé dans le processus de paix colombien, guérilla et gouvernement ayant demandé mardi aux Nations unies de superviser la fin du conflit. Les deux parties espèrent signer la paix dans les prochains mois.
Mais pour cela, la guérilla, qui compte encore officiellement quelque 7.000 combattants, veut l'assurance que les paramilitaires ne seront pas une menace à leur encontre, comme cela est déjà arrivé par le passé quand des militants et hommes politiques de gauche ont été assassinés par des groupes d'extrême-droite liés aux militaires.
"Malheureusement, nous devons signaler qu'alors que s'ouvrent ces discussions, l'activité des groupes paramilitaires se multiplie", a regretté jeudi Pablo Catatumbo, estimant que ces groupes constituent "le principal obstacle empêchant la transition définitive vers une Colombie en paix".
Accusés de crimes contre l'humanité, des milliers de paramilitaires avaient déposé les armes à l'issue de négociations polémiques avec le gouvernement d'Alvaro Uribe (2002-2010), mais de nouveaux groupes avaient ensuite émergé, dédiés au trafic de drogue et autres activités illégales.