Bangladesh: la chef de l'opposition accusée de sédition

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La justice du Bangladesh a décidé lundi de faire comparaître la chef du principal parti d'opposition du pays, Khaleda Zia, pour des propos jugés "séditieux", une décision dénoncée par les partisans de l'ancien Premier ministre.

La justice reproche à Khaleda Zia, 70 ans, un discours tenu en décembre dans lequel elle évoquait la guerre d'indépendance de 1971 contre le Pakistan, et les estimations "controversées" du nombre de victimes.

La chef du parti nationaliste du Bangladesh devra se présenter devant le tribunal de Dacca le 3 mars. Elle encourt 10 ans de prison si l'accusation de sédition est retenue. Son parti a aussitôt dénoncé une "vengeance politique".

Selon son avocat, Khandker Mahbub Hossain, l'accusation devrait être levée car, a-t-il déclaré à la presse, il n'existe "aucun élément de sédition" dans les propos de Mme Zia.

Selon les estimations du gouvernement bangladais, trois millions de personnes ont été tuées dans la guerre qui a suivi la sécession du Pakistan oriental, devenu le Bangladesh. Mais les chercheurs indépendants, estiment ce bilan nettement surévalué.

Les autorités du Bangladesh ont mis en place en 2010 un tribunal spécial pour juger les crimes de guerre, qui a engagé des poursuites contre des opposants accusés d'atrocités commises durant le conflit.

Depuis, quatre responsables politiques ont été condamnés et exécutés et une dizaine d'autres opposants condamnés. Ces condamnations, dénoncées par plusieurs organisations de défense de droits de l'homme, ont déclenché une vague de violences dans le pays qui a fait au moins 500 morts, essentiellement dans des affrontements entre forces de l'ordre et opposants.