Le général Gilbert Diendéré, qui a pris la tête du coup d'Etat raté du 17 septembre au Burkina Faso, a été inculpé de "crime contre l'humanité", a annoncé vendredi à Ouagadougou le directeur de la justice militaire le colonel Sita Sangaré.
"Le général Diendéré est notamment poursuivi pour crime contre l'humanité", a affirmé lors d'une conférence de presse le colonel Sangaré, également commissaire du gouvernement du Tribunal militaire (procureur), précisant que le général "fait l'objet de 11 chefs d'inculpation" au total.
Selon le bilan officiel du gouvernement, 14 personnes sont mortes et 251 ont été blessées lors du putsch et de la répression des manifestants hostiles au coup d'Etat.
Le général Diendéré, ancien bras droit de l'ex-président Blaise Compaoré chassé par la rue en octobre 2014, avait pris les rênes du pouvoir le 17 septembre, au lendemain de la prise d'otage du président et du gouvernement de transition par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), unité d'élite de l'armée et ancienne garde prétorienne de Compaoré.
Il a rendu le pouvoir au président de transition Michel Kafando le 23 septembre, après le constat d'échec du putsch face à une forte mobilisation populaire.
Il s'était rendu de lui-même à la justice le 1er octobre, après s'être réfugié pendant deux jours chez le Nonce apostolique à Ouagadougou.
Mercredi, Amnesty international avait estimé que l'unité putschiste avait "fait preuve d'un mépris flagrant pour la vie humaine, tuant 14 manifestants et passants non armés et blessant des centaines d'autres avec des armes automatiques".
"Que des soldats ouvrent le feu sur une foule de manifestants non armés, dont des enfants, avec des armes automatiques, est un flagrant usage excessif de la force qui constitue un crime de droit international" estimait l'organisation de défense des droits de l'Homme.