Chine : une province confisque les portraits du dalaï lama

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Une province chinoise abritant une importante population tibétaine a lancé une campagne de confiscation des images du dalaï lama, le chef spirituel tibétain en exil, comparé par un expert chinois à Saddam Hussein, a rapporté mercredi la presse chinoise.

"C'est une campagne récurrente contre la pornographie et les publications illégales avant le Nouvel an chinois", a commenté un responsable de la propagande de la province du Sichuan (sud-ouest), Gou Yadong, cité par le quotidien officiel Global Times.

Tous les commerçants de la province, voisine du Tibet, ont été priés de remettre d'ici mardi aux autorités les photos du dalaï lama qu'ils vendent régulièrement sous le manteau, en dépit de l'interdiction officielle.

Bête noire des autorités communistes, accusé de vouloir l'indépendance du Tibet, le dalaï lama jouit néanmoins d'une immense ferveur auprès des Tibétains, très nombreux à posséder son portrait. Des commerçants du Sichuan n'hésitaient pas ces dernières années à afficher son portrait.

Une "brigade d'application de la loi" a été mise sur pied, comprenant des policiers et autres fonctionnaires, chargée de collecter les images interdites.

Un expert cité par le journal n'a pas hésité à comparer le dalaï lama, prix Nobel de la paix, à Saddam Hussein, l'ancien dictateur irakien exécuté en 2006 pour crimes contre l'humanité.

"Accrocher son portrait à la vue des Chinois, c'est comme accrocher le portrait de Saddam Hussein à la vue des Américains", a avancé cet expert, Lian Xiangmin, du Centre de recherches en tibétologie de Chine, basé à Pékin.

"Les habitants sont plutôt invités à accrocher des portraits des dirigeants passés et actuels du pays", a indiqué le responsable régional de la propagande, en allusion à Mao Tsé-toung et ses successeurs.