Le général serbe bosnien Zdravko Tolimir, reconnu coupable de génocide à Srebrenica en 1995 et condamné à perpétuité par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), est décédé dans la prison de cette cour internationale, a indiqué mardi un ministre serbe cité par la presse.
Bras droit de Ratko Mladic, chef militaire des Serbes de Bosnie à l'époque des faits, Tolimir est décédé dans la nuit de lundi à mardi à l'âge de 67 ans, a déclaré le vice-Prémier ministre serbe, Rasim Ljajic, cité par la télévision publique RTS.
L'épouse du général, Nada Tolimir, a déclaré au quotidien serbe Kurir avoir appris sa mort dans la nuit. "Il a été malade, mais les idiots ne lui ont pas permis de venir ici et d'être soigné à la maison", a-t-elle déclaré.
Lors de son arrestation, en 2007, à Bratunac, en Bosnie orientale, les médias locaux affirmaient déjà qu'il souffrait d'un cancer.
Le président d'une association des anciens combattants serbes de Bosnie, Milomir Savcic, a lui aussi affirmé que Tolimir était "sérieusement malade" et "ne recevait certainement pas des soins médicaux adéquats, ce qui a davantage affecté sa santé déjà mauvaise".
Tolimir a été condamné en décembre 2012, en première instance, à la perpétuité pour génocide, ainsi que pour des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre, dont meurtre, extermination et persécution. Ce verdict a été confirmé en avril 2015, en appel.
Le président de la Republika Srpska, entité des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik a déploré la disparition d'un "patriote", une "grande perte (...) pour tout le peuple serbe".
En tant que chef du renseignement et de la sécurité au sein des forces militaires des Serbes de Bosnie (VRS), Zdravko Tolimir a été principalement condamné pour son rôle dans le massacre de Srebrenica commis en juillet 1995, peu de temps avant la fin de la guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-1995).
Près de 8.000 hommes et garçons musulmans avaient été tués par les forces serbes de Bosnie dans cette enclave de l'est de la Bosnie, en l'espace de quelque jours.
Selon les juges, Tolimir avait pris part à une "entreprise criminelle commune" dont le but était de faire de Srebrenica une zone serbe ethniquement pure.
Né le 27 novembre 1948 à Glamoc (ouest de la Bosnie), il était l'un des sept commandants adjoints qui rendaient directement compte à Ratko Mladic, lui-même actuellement jugé par le TPIY.
Au cours des négociations de paix à Dayton (Etats-Unis), qui ont mis un terme à la guerre en Bosnie, c'est Tolimir, sur insistance de Mladic, qui est l'unique officier de l'armée des Serbes de Bosnie présent.