L'ancien chef de l'Etat du "Kampuchéa démocratique" Khieu Samphan, a contesté mercredi sa condamnation à perpétuité pour crimes contre l'humanité devant le tribunal spécial de Phnom Penh en déclarant avoir combattu pour "la justice sociale".
"Ce que je veux dire aujourd'hui et ce que je veux que mes compatriotes entendent, c'est qu'en tant qu'intellectuel, je n'ai jamais voulu rien d'autre que la justice sociale pour mon pays", a déclaré l'ancien dirigeant khmer rouge, âgé de 84 ans.
"Je veux crier haut et fort que je n'ai jamais voulu accepter une politique qui va à l'encontre du peuple cambodgien", a-t-il ajouté, devant le tribunal qui doit se prononcer sur la recevabilité de son recours en appel.
L'idéologue du régime Nuon Chea, 89 ans, et Khieu Samphan comparaissent depuis 2011 pour leurs responsabilités dans les atrocités commises entre 1975 et 1979 au nom d'une utopie marxiste délirante qui prétendait défaire la société de la contrainte de l'argent et bannir la religion.
Nuon Chea, le "Frère numéro deux", n'a pas souhaité de son côté faire de déclaration.
Alors que les deux accusés ont déjà été condamnés à la prison à vie dans un premier procès, le deuxième, débuté en 2014, se penche sur les accusations de génocide des Vietnamiens et de la minorité musulmane cham.
Quelque 20.000 Vietnamiens et entre 100.000 et 500.000 Chams (sur un total de 700.000) ont été tués par le régime de Pol Pot, qui a fait quelque deux millions de morts.
Beaucoup de dirigeants clés du régime sont morts sans être jugés, y compris Pol Pot, le "Frère numéro un", décédé en 1998.