Centrafrique: l'ONU menace de sanctions, réclame des élections

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Le Conseil de sécurité de l'ONU a brandi une nouvelle fois mardi la menace de sanctions contre les fauteurs de trouble et les responsables de violences en République centrafricaine et a réclamé des élections avant fin 2015.

Dans une déclaration unanime adoptée mardi sur proposition de la France, les 15 pays membres ont rappelé que certaines des attaques contre les civils et les Casques bleus de la Minusca (Mission de l'ONU en RCA) peuvent être assimilées à des crimes de guerre passibles de la Cour pénale internationale.

Ils se déclarent prêts à ajouter des noms à la liste des personnes ou entités sanctionnées par l'ONU dans ce dossier, en visant en particulier les responsables des récentes violences à Bangui et "ceux qui soutiennent ou suivent les ordres (...) d'individus déjà sanctionnés".

Le Conseil a frappé de sanctions (gels des avoirs et interdiction de voyager) depuis l'an dernier des responsables des deux milices rivales, l'ex-rébellion Séléka et les anti-balaka, ainsi que l'ancien président François Bozizé.

Mais selon des diplomates, aucun nouveau nom n'a été proposé récemment au comité des sanctions.

Le Conseil "réaffirme l'importance cruciale et l'urgence de tenir un référendum constitutionnel et les premiers tours des élections présidentielle et législatives avant la fin de 2015".

Il salue à cette occasion "les progrès importants accomplis dans l'enregistrement des électeurs" sur les listes électorales mais réclame que ce processus soit "complété rapidement" et qu'il inclue les milliers de réfugiés qui ont fui les violences vers les pays voisins.

Les 15 pays s'inquiètent "d'incidents récurrents où des prisonniers se sont échappés de détention, ce qui nuit à la lutte contre l'impunité". Ils demandent au gouvernement "de redoubler d'efforts pour mener des enquêtes, poursuivre en justice et détenir les prisonniers de manière sure et humaine".

Le renversement en mars 2013 du président Bozizé par la rébellion Séléka a plongé l'ex-colonie française dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014.

Des affrontements fin septembre à Bangui avaient fait 61 morts et plus de 300 blessés avant que les forces internationales (Casques bleus et soldats français) ne réussissent à rétablir le calme.

Le niveau des violences a baissé depuis mais de nombreux groupes armés continuent de sévir, ce qui a entrainé un nouveau report des élections dont le premier tour était prévu le 18 octobre.