Le président arménien Serge Sarkissian a offert mercredi à un parti vigoureusement anti-turc d'entrer dans son gouvernement, un geste controversé qui souligne l'impasse dans les efforts de normalisation avec l'ennemi juré Ankara.
La Fédération révolutionnaire arménienne prend ainsi la tête de trois ministères et de deux régions, selon le texte signé avec le Parti républicain du président Sarkissian.
"Cet accord marque le début d'une coopération politique de long terme, basée sur des valeurs communes, des objectifs et des plans d'action communs", a déclaré à la presse un responsable du parti au pouvoir, Armen Achotian.
Mercredi soir, le président a signé un décret nommant ses nouveaux ministres de l'Economie, de l'Education et des Collectivités territoriales, tous trois issus de la Fédération révolutionnaire arménienne, un parti qui est à la fois socialiste et anti-turc.
La Fédération révolutionnaire arménienne, qui compte seulement cinq sièges au Parlement arménien (sur 131), milite notamment pour formuler des réclamations territoriales auprès de la Turquie.
Ankara et Erevan n'entretiennent pas de relation diplomatique en raison de graves divergences sur la question des massacres d'Arméniens entre 1915 et 1917. Ankara nie que l'Empire ottoman ait alors organisé le massacre systématique de sa population arménienne et récuse le terme de "génocide".
Un accord de normalisation entre la Turquie et l'Arménie, signé en 2009 à Zurich, prévoyait notamment d'ouvrir la frontière entre les deux voisins. Mais aucun des Parlement des deux pays n'a ratifié l'accord.