Plusieurs centaines de personnes ont assisté dimanche à l'inauguration d'une cité universitaire à Pale, près de Sarajevo, baptisée d'après le nom de Radovan Karadzic, ancien dirigeant politique des Serbes de Bosnie, quatre jours avant l'énoncé de son verdict pour crimes de guerre devant la justice internationale.
Une plaque portant le nom de Karadzic a été dévoilée par le président de la Republika Srpska (RS), l'entité des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, ainsi que l'épouse de l'ancien dirigeant, Ljiljana Zelen Karadzic, et sa fille Sonja Karadzic Jovicevic, a rapporté la télévision publique RTRS.
"Nous avons dédié cette cité à l'homme qui a indubitablement posé les fondements de la Republika Srpska, Radovan Karadzic, le premier président de la République", a déclaré M. Dodik.
Cette cérémonie s'est déroulée quatre jours avant l'énoncé du verdict contre Karadzic devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. La petite localité de Pale avait été pendant la guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-95) le fief des Serbes de Bosnie.
M. Dodik a souligné le "symbolisme fort" de cette inauguration, tout en critiquant le travail du TPIY.
"On juge uniquement une partie, pas les autres qui ont également contribué à ce qui s'est passé lors de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie", a-t-il affirmé.
Après sept ans derrière les barreaux, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie saura jeudi s'il est jugé coupable de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis pendant ce conflit qui a fait environ 100.000 morts et a provoqué le déplacement de 2,2 millions de personnes.
Il est notamment jugé pour le massacre de près de 8.000 hommes et garçons musulmans par les forces serbes de Bosnie à Srebrenica (est) en juillet 1995 et pour le siège de Sarajevo qui a duré 44 mois et fait plus de 10.000 morts.
Auparavant le fugitif le plus recherché du continent, Radovan Karadzic, 70 ans, avait échappé à la justice internationale pendant près de 13 ans. Il a été arrêté en juillet 2008 à Belgrade et transféré au TPIY où il a plaidé non coupable.