Veto à l'ONU : le Panama soutiendra l'initiative franco-mexicaine

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Le Panama soutiendra l'initiative franco-mexicaine visant à moraliser l'utilisation du droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré jeudi à l'AFP sa ministre des Affaires étrangères Isabel de Saint Malo, qui se rend le 30 octobre en France.

"Nous avons besoin de soutenir la réforme du Conseil de Sécurité. Le Panama travaille activement sur cette réforme portée par la France et le Mexique, afin de limiter le droit de veto en cas de problème humanitaire", a expliqué la ministre, qui doit rencontrer à Paris son homologue Laurent Fabius et des entreprises françaises.

Lors du dernier sommet de l'ONU à New York, la France et le Mexique ont tenté de promouvoir une initiative non contraignante afin que les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité s'abstiennent d'user de leur droit de veto lors de débats concernant les droits de l'homme.

Le document, adopté par 73 des 193 pays membres de l'ONU, précise que les États-Unis, la France, la Chine, la Russie et le Royaume-Uni décident volontairement de ne pas exercer la prérogative du droit de veto en cas de crime contre l'humanité.

Par ailleurs, "nous souhaitons promouvoir le sujet de la sécurité, et nous voudrions pouvoir signer avec la France un accord d'échange d'information" parce que "le Panama est entré dans la lutte contre le terrorisme", explique Mme de Saint Malo.

Le Panama participe avec d'autres pays à une stratégie visant à noyer économiquement les organisations criminelles qui souhaiteraient utiliser cette importante place bancaire pour le blanchiment d'argent.

"Nous avons des vols directs vers plus de 81 villes, un canal, ici passent des voyageurs et cargaisons du monde entier, et en grandes quantités. Il est important d'avoir un échange d'informations sur des personnes ayant des antécédents criminels", a-t-elle ajouté.

"Le pays est considéré par certains gouvernements comme un paradis fiscal, alors que le Panama a signé plus de 30 accords bilatéraux d'échange d'information pour éviter la double imposition", a-t-elle aussi déclaré.

Le gouvernement panaméen cherchera le soutien de la France pour convaincre ses partenaires européens que le Panama "est un pays sérieux et qu'il n'est pas un paradis fiscal", selon la ministre.

"C'est une chose d'avoir un système économique qui veut promouvoir les investissements étrangers et l'utilisation de notre centre financier, qui répond aux critères légaux, être un paradis fiscal en est une autre", a-t-elle assuré.