ONU: une centaine de pays promettent de lutter contre les atrocités de masse

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Une centaine de pays membres de l'ONU se sont engagés vendredi à ne pas s'opposer à des résolutions au Conseil de sécurité dénonçant les atrocités de masse.

Cette initiative vise à éviter la paralysie que connait le Conseil dans la crise syrienne, la Russie et la Chine mettant systématiquement leur veto à des résolutions critiques envers le régime de Bachar al-Assad.

En tout 104 pays sur les 193 membres des Nations unies -- dont la France, le Royaume uni, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne le Mexique ou le Japon -- ont déjà signé un "code de conduite", rendu public vendredi par le Liechtenstein, promoteur de cette initiative.

Les pays signataires promettent de "ne pas voter contre un projet (de résolution) crédible" du Conseil qui chercherait à empêcher un génocide, des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité.

La plupart de ces pays ne font pas partie du Conseil, qui compte 15 membres dont cinq permanents dotés du droit de veto. Mais ils pourraient y entrer dans les années à venir à la faveur du renouvellement chaque année de cinq des dix membres non permanents.

Trois pays choisis pour siéger au Conseil à partir de janvier (Japon, Ukraine, Uruguay) ont d'ailleurs signé le code.

Bien que non contraignant, cet engagement renforce l'initiative lancée de son côté depuis des années par la France pour moraliser l'utilisation du droit de veto.

Paris tente de persuader, sans grand succès jusqu'ici, ses partenaires membres permanents du Conseil (Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, Chine), de ne pas l'utiliser en cas de crime contre l'humanité.

La démarche française est soutenue par au moins 73 pays mais se heurte à un refus catégorique de Moscou et ni Pékin ni Washington ne sont très enthousiastes.

Selon le code, il reviendra au secrétaire général de l'ONU de déterminer si un conflit risque de provoquer des atrocités de masse.

Les organisations de défense des droits de l'homme ont salué cette initiative lancée il y a plusieurs mois par un premier groupe de 25 pays.

Mais ils ne se font pas d'illusions sur son efficacité à court terme.

"Cela ne va pas changer le vote de la Russie ou de la Chine mais ça peut faire grimper le coût politique d'un veto en cas d'atrocités de masse", explique Richard Dicker, de Human Rights Watch. "Cela introduit une nouvelle dynamique et c'est le reflet d'une profonde frustration devant le mauvais usage du veto".