Quatre militaires congolais et douze rebelles ont été tués dans des combats qui opposent depuis dimanche l'armée à une coalition de rebelles dans le Masisi, territoire de l'est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris mardi auprès de l'armée.
L'armée congolaise affronte une coalition des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) et de deux groupes Mai Mai dans la localité de Mpati, a déclaré à l'AFP le capitaine Guillaume Djike Kaiko, porte-parole de l'opération: "le bilan est de 12 morts côté FDLR et alliés et 4 morts côté armée, dont un officier".
Mpati est située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Goma, capitale de la province instable du Nord-Kivu.
Depuis quelques semaines, "la police a déserté cinq villages" de cette région, occupés de force par les miliciens, a expliqué le capitaine Djike. "Les opérations se poursuivent pour libérer tous ces villages occupés illégalement (...) par les FDLR et Mai Mai", a-t-il ajouté.
Les FDLR sont des rebelles hutu rwandais dont un certain nombre de chefs et de combattants les plus anciens sont recherchés par la justice internationale pour leur rôle présumé dans le génocide des Tutsi (800.000 morts, selon l'ONU) en 1994 au Rwanda. Ils sont présents dans l'est de la RDC depuis cette date.
L'un d'eux, Ladislas Ntaganzwa (détenu depuis décembre à Kinshasa) a été extradé au Rwanda le 20 mars après que les autorités congolaises l'eurent remis au Mécanisme de suivi des tribunaux pénaux de l'ONU.
Opposés au président rwandais Paul Kagame, les FDLR sont accusés de commettre régulièrement de nombreuses violations graves des droits de l'homme en RDC, où ils ont pris racine au fil des ans.
Fin février 2015, l'armée congolaise a lancé une offensive contre cette milice sans le soutien des Casques bleus de la Mission de l'ONU au Congo (Monusco).
L'opération était destinée à libérer le territoire national de ces rebelles disséminés au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et dans le nord de la province du Katanga.
La communauté internationale dit être incapable de vérifier les résultats de l'opération annoncés par Kinshasa, selon qui la milice compterait aujourd'hui moins d'une centaine de combattants tout au plus.