Le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic a qualifié le TPIY de "tribunal politique" qui a échoué à réconcilier les peuples dans l'ex-Yougoslavie, vendredi, au lendemain de l'acquittement du leader ultranationaliste serbe Vojislav Seselj.
"Le tribunal a échoué à remplir un des buts qu'il s'était fixés, la réconciliation dans l'ex-Yougoslavie. De nombreux verdicts ont, de fait, démontré que ce tribunal a agi surtout comme un tribunal politique et non une institution juridique", a déclaré M. Vucic lors d'une conférence de presse à Belgrade.
"Il n'y aucun doute que le tribunal de La Haye n'a pas rempli le but fixé, au contraire il n'a cessé d'enfoncer des clous dans le cercueil des Balkans assoupis, pour qu'ils continuent à l'avenir de s'occuper de leur passé, des guerres, du sang et des conflits et sans rien faire d'autre", a insisté M. Vucic.
Qualifiant le procès contre de M. Seselj de "politique dès le début", le Premier ministre serbe a également vivement critiqué le TPIY pour avoir demandé aux autorités de Belgrade de forcer son retour à La Haye, après que le tribunal l'eut libéré en novembre 2014 pour des raison de santé.
"Pouvez-vous imaginer quelle aurait été la honte si nous l'avions arrêté (M. Seselj, ndlr) et renvoyé à La Haye au moment où le tribunal savait déjà pertinemment qu'il serait libéré?", s'est interrogé M. Vucic, se déclarant "fier de la manière dont le gouvernement a protégé les intérêts de la Serbie, des citoyens de la Serbie et ceux du citoyen Vojislav Seselj".
Le Premier ministre a présenté ses "meilleurs voeux" au leader ultranationaliste tout en soulignant qu'il a "un problème" avec la politique qu'il défend.
"J'estime qu'elle pousse la Serbie vers le passé, vers l'instabilité et vers les problèmes et je m'opposerai vivement à cette politique", a-t-il dit.