Les Palestiniens à la CPI pour soumettre un dossier sur le "nettoyage ethnique"

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Une délégation palestinienne emmenée par le président Mahmoud Abbas s'est rendue vendredi à la Cour pénale internationale afin de remettre à la procureure un dossier accusant Israël de "nettoyage ethnique" et d'"exécutions sommaires", ont annoncé des responsables palestiniens.

Cette rencontre entre M. Abbas et la procureure Fatou Bensouda, la première depuis que l'Autorité Palestinienne a rejoint la CPI en janvier, s'inscrit dans un contexte particulièrement tendu entre Israéliens et Palestiniens.

Depuis le 1er octobre, des affrontements, agressions et attentats anti-israéliens ont fait plus de 60 morts côté palestinien et neuf côté israélien dans les Territoires palestiniens, à Jérusalem et en Israël.

La moitié des Palestiniens tués ont été abattus en commettant des attaques. Certaines scènes, filmées, ont suscité une vive émotion côté palestinien concernant la proportionnalité de la réponse de ces forces.

Le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a indiqué dans un communiqué que serait remis "un dossier complet" à la CPI.

"Ce dossier de 52 pages comprend les exécutions sommaires, les punitions collectives, les destructions de maisons et le nettoyage ethnique", a ajouté la même source, selon laquelle le dossier s'appuie sur "des photos et des vidéos vérifiées".

M. Abbas est arrivé vers 17H30 (16h30 GMT) accompagné de son ministre des Affaires étrangères Riyad al-Malki et est entré dans le bâtiment de la CPI à La Haye (Pays-Bas) sans s'adresser à la presse, selon un journaliste de l'AFP.

A la demande de l'Autorité palestinienne, la procureure Fatou Bensouda avait ouvert en janvier un examen préliminaire afin de déterminer si elle disposait d'assez d'éléments pour ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés commis depuis l'été 2014, lorsqu'un conflit avait éclaté dans la bande de Gaza.

Pour soutenir ces allégations, Riyad al-Malki s'était rendu en juin à La Haye pour remettre des premiers dossiers au procureur.

La guerre de l'été 2014 avait fait 2.200 morts côté palestinien, des civils pour la plupart, et 73 côté israélien, principalement des soldats.

L'examen concerne aussi bien les agissements palestiniens que ceux d'Israël, qui n'est elle pas membre de la CPI, contrairement à l'Autorité palestinienne, et conteste les démarches en cours devant cette Cour.

Un des événements les plus controversés de cette guerre est le bombardement par Israël d'écoles de l'ONU utilisées comme refuge par les déplacés. Israël affirme que le Hamas utilisait ces écoles pour stocker des armes ou tirer des missiles.

Depuis lors, Mahmoud Abbas a appelé la CPI a enquêter sur un incendie imputé à des extrémistes juifs lors duquel un bébé et son père avaient péri.

Créée en 2002, la CPI a pour vocation de poursuivre les plus hauts responsables de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Une commission d'enquête de l'ONU a conclu lundi à de "possibles crimes de guerre" commis tant par Israël que par les groupes armés palestiniens lors de ce conflit.