Des islamistes présumés ont lancé jeudi une nouvelle attaque meurtrière lors d'un important rassemblement de fidèles célébrant la fin du ramadan dans le nord du Bangladesh, nouvel épisode de violences quelques jours après le massacre de 20 otages à Dacca.
Une explosion suivie d'une fusillade a éclaté près d'un lieu de prière où au moins 200.000 personnes étaient rassemblées pour l'Aïd el-Fitr dans le district de Kishoreganj (nord), selon la police et les médias.
"Ils ont lancé une bombe sur un poste de contrôle de la police. Un agent de police a été tué dans l'explosion. Un assaillant a été tué et un autre arrêté", a dit à l'AFP Mahbubur Rahman, un responsable de la police de Kishoreganj.
Plusieurs personnes ont pris part à cette attaque, certaines armées de machettes, la marque de fabrique des récents meurtres perpétrés par des islamistes dans le pays, a dit Tofazzal Hosain, responsable adjoint de la police du district à l'AFP. "Ils ont d'abord jeté une petite bombe en direction de la police et ont ensuite attaqué (les policiers) à coups de machette. La police a riposté par des coups de feu".
Une fusillade est intervenue entre la police et un groupe d'assaillants, selon les images de la chaine privée Somoy TV, qui rapporte qu'un policier a été tué à coups de machettes.
L'attaque s'est déroulée dans les locaux d'une école près du lieu de prière, a précisé le responsable de l'administration du district, Azimuddin Biswas, à l'AFP. "Le rassemblement n'a pas été touché par cet affrontement".
Cette attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat mais elle intervient moins d'une semaine après le massacre de 20 otages dans un restaurant d'un quartier huppé de Dacca revendiqué par l'organisation Etat islamique (EI). Deux policiers avaient également trouvé la mort dans cette prise d'otages.
Le Bangladesh est en état d'alerte depuis cette attaque perpétrée vendredi et de nombreux appels à mettre fin à la violence ont été lancés jeudi lors des célébrations de l'Aïd.
"Allah, protège notre pays et protège nos enfants des maux du terrorisme", a lancé Mohammad Sadequl Islam, un imam lors d'un rassemblement de 5.000 fidèles dans le quartier de Mahakhali à Dacca.
Nombre de ces fidèles étaient en larmes lors de ces prières.
Le Bangladesh fait face en outre depuis le début de l'année à une multiplication de meurtres d'intellectuels, de membres de minorités religieuses et de blogueurs athéistes, des actes revendiqués par l'EI et par une branche d'Al-Qaida.
Le gouvernement refuse cependant de reconnaître la présence de réseaux jihadistes internationaux sur son sol et a imputé l'attaque de Dacca à un groupe islamiste local interdit depuis une dizaine d'années. Toutes les victimes de cette prise d'otages, parmi lesquelles 18 étrangers, ont été tuées à coups de machettes.