La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a mis en garde vendredi contre un risque de violences massives au Burundi, se disant prête à poursuivre tout auteur de crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou actes de génocide.
Mme Fatou Bensouda a dit dans un communiqué avoir informé les autorités de Bujumbura de sa volonté "si certains agissements - que ce soit des forces de sécurité, des milices ou de tout groupe armé - devaient constituer des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou des actes de génocide".
"Personne ne doit douter de ma détermination à remplir ma mission de sorte que ces crimes ne restent pas impunis", a-t-elle ajouté.
Son avertissement intervient à quelques heures de l'expiration d'un ultimatum lancé par le président Pierre Nkurunziza au mouvement qui conteste acharnement à rester au pouvoir depuis plusieurs mois.
Lundi, il a donné jusqu'à samedi soir aux contestataires pour "déposer les armes" en échange d'une amnistie, après quoi la police serait autorisée à "user de tous les moyens" contre eux.
La candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat controversé a plongé fin avril le Burundi dans une crise qui a déjà fait au moins 200 morts. Une brutale répression et sa réélection en juillet n'ont pas empêché l'intensification des violences.
Mme Bensouda s'est déclarée "extrêmement préoccupée" par le recours à un "discours inflammatoire" dans ce petit pays à l'histoire post-coloniale marquée par des massacres inter-ethniques et une guerre civile.
"Quiconque, au Burundi, incite à commettre des violences à grande échelle ou se livre à de tels actes (...) s'expose à des poursuites" devant la CPI, a souligné la procureure.
La situation au Burundi sera lundi au centre d'une réunion du Conseil de sécurité.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, la France et les Etats-Unis se sont alarmés vendredi des tueries et discours de haine risquant de replonger le pays dans des violences à grande échelle.