Reporters sans frontières, RSF, a "fermement condamné" samedi les "attaques perpétrées" contre médias et journalistes lors la tentative de coup d’état militaire en Turquie, qui ont notamment coûté la vie à un photoreporter turc abattu par des soldats mutins.
Selon l'ONG de défense de la liberté de la presse, Mustafa Cambaz, photographe au quotidien Yeni Safaz a été tué "après avoir appelé à la mobilisation contre le putsch sur les réseaux sociaux".
Deux autres journalistes turcs "ont été violemment agressés par des manifestants loyalistes, suspicieux vis-à-vis des médias kémalistes" dans lesquels ils travaillent, selon RSF. L'un d'entre eux "a rapporté qu'il avait failli être jeté par-dessus bord depuis un pont".
Dans un pays sur la sellette pour ses violations de la liberté de la presse, le Premier ministre Binali Yıldırım s'est excusé pour ce type d'incidents, "engendrés par le stress et l'émotion" des manifestants, a relevé RSF.
L'ONG note aussi que le président Recep Tayyip Erdoğan et ses partisans, "habituellement très critiques à l’égard des réseaux sociaux, les ont abondamment utilisés" pour reprendre la situation en main".
"Il est temps que les autorités prennent acte" de "l'attachement aux principes démocratiques" dont les médias ont ainsi fait preuve, "et cessent de traiter les voix critiques comme autant de traîtres et de terroristes", conclut RSF dans un communiqué.