Un hebdomadaire a été suspendu pour un mois au Gabon pour un article publié le 20 septembre évoquant des "escadrons de la mort" à l'oeuvre pendant le pic des violences post-électorales de fin août.
"Le Mbandja" a été suspendu par le Conseil national de la communication (CNC) le 22 septembre deux jours après la parution de son article "Crise post-électorale: un officier de la GR (Garde républicaine) charge Ali Bongo", selon un communiqué du CNC dont l'AFP a eu connaissance vendredi.
Sous couvert de l'anonymat, l'officier de la GR y parlait d'"escadrons de la mort" censés à l'oeuvre pour réprimer les violences dans la capitale sur des "instructions reçues d’Ali Bongo et de Frédéric Bongo", demi-frère du président et directeur général des Services spéciaux (renseignements et sécurité nationale).
L'article affirmait que "le nombre exact des morts s’élevait à 212" pendant les violences post-électorales du 31 août au 4 septembre.
Le gouvernement parle de trois morts, l'opposition de plusieurs dizaines.
Le même témoignage cité par le journal affirme que plusieurs corps devaient être enterrés dans une "fosse commune" à la Cité de la démocratie, un vaste complexe sécurisé de Libreville, tandis qu'une autre partie des cadavres devaient être "transportés" dans une des trois morgues de la capitale, Casepga, à laquelle des journalistes se sont vu interdire l'accès à plusieurs reprises.
Selon le CNC, les allégations relayées par le journal "sont de nature à inciter au soulèvement populaire contre le président de la République Ali Bongo Ondimba, toutes choses +interdites par les dispositions des articles 94 de la Constitution et 3 du Code de la communication+".
"Dans le cas où le comportement dénoncé persistait, le CNC se réserve le droit d’infliger à l’organe de presse Le Mbandja, une interdiction provisoire de paraître d’une durée de trois mois", a averti le Conseil national de la communication.