La Corée du Nord a dénoncé mardi un projet de résolution de l'ONU condamnant ses violations des droits de l'Homme, qualifiant le texte "d'ignoble calomnie".
Un comité de l'Assemblée générale de l'ONU doit voter jeudi sur un texte qui invite, pour la deuxième année consécutive, le Conseil de sécurité à envisager de saisir la Cour pénale internationale des violations des droits de l'homme commises en Corée du Nord. Cette initiative est menée par l'Union européenne et le Japon.
Il est tout à fait improbable que le Conseil décide de référer Pyongyang à la CPI car la Chine, alliée du régime communiste, mettrait immédiatement son veto.
"Ce projet de résolution est le produit de la confrontation politique et d'une ignoble calomnie de la part des forces hostiles à mon pays et il n'a rien à voir avec la promotion véritable des droits de l'homme", a affirmé à la presse l'ambassadeur nord-coréen Ri Hung Sik.
"Nous demandons instamment à l'Union européenne et au Japon de renoncer immédiatement à présenter la résolution et de remédier à leurs propres lacunes en matière de droits de l'homme (..) avant de critiquer d'autres pays", a déclaré l'ambassadeur.
La résolution, parrainée par une cinquantaine de pays, "condamne les violations, flagrantes et systématiques, commises de longue date des droits de l'homme" en Corée du Nord.
Elle demande à Pyongyang de "fermer immédiatement ses camps de détention de prisonniers politiques". Selon une commission d'enquête de l'ONU, 100.000 prisonniers y sont détenus dans des conditions effroyables.
Si le texte est adopté en comité, il sera ensuite soumis en décembre à l'ensemble de l'assemblée générale. Le Conseil de sécurité devrait aussi discuter des droits de l'homme à Pyongyang en décembre, sous présidence américaine du Conseil.
L'an dernier, une résolution similaire avait recueilli 111 voix pour et 19 contre avec 55 abstentions. L'UE et le Japon font campagne pour obtenir un score encore meilleur cette année.
Le vote de cette résolution interviendra au moment où, selon l'agence sud-coréenne Yonhap, Ban Ki-moon prépare sa première visite à Pyongyang en qualité de secrétaire général de l'ONU.
L'ONU a refusé de confirmer cette visite. L'ambassadeur nord-coréen a dit n'avoir aucune information là-dessus, ajoutant: "il n'est pas rare de voir des nouvelles fausses sur internet".
"En ce moment, les relations bilatérales entre les Nations unies et la Corée du Nord ne sont pas bonnes", a-t-il ajouté, en déplorant que chaque année depuis 2005 l'assemblée générale adopte une résolution critiquant la situation des droits de l'homme à Pyongyang. "L'ONU devrait cesser ces mesures injustes contre mon pays", a-t-il affirmé.