Cinq rebelles, un Casque bleu sud-africain et un policier congolais ont été tués lundi matin dans des combats à Butembo, à la suite de l'attaque d'une milice contre cette ville de l'Est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources concordantes.
L'attaque a notamment visé la prison de cette ville du nord de la province troublée du Nord-Kivu. Le bilan des morts a été confirmé par le porte-parole de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), les autorités locales, et une source policière.
Elle est survenue à la veille de la fin du mandat du président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, et qui entend se maintenir au pouvoir jusqu'à l'élection d'un successeur, contre l'avis d'une coalition d'opposition qui demande sa démission et l'instauration d'un régime politique de transition jusqu'à la prochaine présidentielle.
"Aux environ de 06h00 (04h00 GMT), les assaillants, présumés maï-maï, ont lancé une attaque contre la prison, et différents endroits" de Butembo a déclaré à l'AFP le colonel Félix-Prosper Basse, porte-parole de la Monusco.
"Les Casques bleus et FARDC [l'armée congolaise] ont repoussé l'attaque, tuant cinq parmi les assaillants [mais] un policier congolais et un Casque bleu du contingent sud-africain ont péri", a-t-il ajouté.
Le Casque bleu a "succombé à ses blessures lors de l'évacuation", a précisé le colonel Basse, indiquant que deux autres soldats sud-africains avaient été blessés.
"La Monusco condamne cette attaque (...) qui n’entame en rien sa volonté avec les FARDC de traquer tous les groupes armés" qui écument l'est congolais depuis plus de vingt ans, a-t-il encore dit.
Ville de 1,1 million d'habitants, Butembo a vu apparaître récemment des milices maï-maï aux motivations confuses. Selon des habitants, certains combattants de ces groupes armés ont affirmé vouloir chasser du pouvoir le président Kabila.
La RDC a été ravagée par deux guerres entre 1996 et 2003, dont le détonateur ont été les provinces du Nord et du Sud-Kivu, qui restent aujourd'hui déchirées par la violence des conflits armés et des milices.