Des tirs nourris d'armes à feu ont été entendus mardi matin à Lubumbashi, deuxième ville de la République démocratique du Congo, où les forces de l'ordre sont largement déployées au dernier jour du mandat du président Joseph Kabila, a indiqué le correspondant local de l'AFP.
Les tirs ont commencé vers 09H15 (07H15 GMT) dans un quartier du sud de cette ville du sud-est du pays, selon ce journaliste passé peu avant dans cette zone, théâtre d'affrontements entre des manifestants et la police dont témoignaient plusieurs pneus brûlés abandonnés sur une chaussée jonchée de pierres.
Le correspondant de l'AFP a entendu des rafales nourries pendant une vingtaine de minutes qui ont ensuite fait place à des tirs par intermittence jusque peu après 10H00.
Dans la commune de Matuba, où le journaliste avait trouvé plus tôt les traces d'affrontements, un officier supérieur de la police lui a indiqué que ses hommes avaient fait face à des "groupes de manifestants" hostiles de cinq ou dix personnes.
Jean-Claude Kazembe, gouverneur du Haut-Katanga, province dont Lubumbashi est la capitale, a déclaré à l'AFP que "parmi les manifestants (à Katuba), on en a repérés trois qui sont armés".
"C'est ce qui justifie que la police tire des balles réelles en l'air pour disperser des civils", a ajouté le gouverneur.
Lubumbashi est le fief de l'opposant en exil Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle qui devait avoir lieu cette année mais qui a été reportée sine die.
M. Kabila, dont le mandat s'achève mardi, est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Le chef de l’État entend se maintenir au pouvoir jusqu'à ce que soit élu quelqu'un pour lui succéder.
L'opposant congolais historique Étienne Tshisekedi a appelé dans la nuit de lundi à mardi le peuple "à ne plus reconnaître" le président.
La situation est très tendue en RDC depuis 48 heures. La plupart des grandes villes du pays sont sous la coupe réglée des forces de l'ordre et la population reste massivement chez elle.