La France s'est déclarée mardi "préoccupée" par les violences dans les deux plus grandes villes de la République démocratique du Congo, en proie à une grave crise politique, et a appelé les autorités congolaises à "agir dans le respect des droits de l'Homme".
"La France appelle les autorités et les forces de sécurité congolaises à agir dans le respect des droits de l’Homme", a déclaré un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, soulignant que "la responsabilité individuelle des auteurs de crimes et d’autres violations des droits de l’Homme est engagée".
Des violences ont éclaté mardi à Kinshasa, la capitale, et à Lubumbashi, la deuxième ville du pays dans le sud-est, alors que ce mardi 20 décembre marque la fin du mandat du président Joseph Kabila, à qui la Constitution interdit de se représenter.
Mais ce dernier a annoncé dans la nuit de lundi à mardi un nouveau gouvernement, sans attendre les résultats d'une médiation de l'église catholique, poussant l'opposant historique Etienne Tshisekedi à appeler à ne plus reconnaître M. Kabila, qu'il a accusé de "coup d'Etat".
"La gravité de la situation justifie que l’Union européenne réexamine ses relations avec la République démocratique du Congo", a également déclaré le ministère français. L'UE a décidé la semaine dernière de sanctionner sept responsables sécuritaires congolais, mis en cause pour la répression meurtrière de manifestations d'opposants à Kinshasa en septembre. Les violences avaient fait une cinquantaine de morts.
Âgé de 45 ans, M. Kabila entend se maintenir en fonction dans l'attente de l'élection d'un successeur, en vertu d'un arrêt de la Cour constitutionnelle rendu en mai.
Les détracteurs de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, l'accusent d'avoir torpillé le processus électoral et de vouloir instaurer une présidence à vie.
La présidentielle qui devait avoir lieu cette année a été reportée sine die.