L’avocat québécois qui estime que « l’attitude de la France prive Bicamumpaka d’une défense efficace », souhaite que le refus de Paris soit porté devant le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Dans une ordonnance rendue le 26 septembre dernier, la chambre avait appelé les autorités françaises à permettre à la défense de Bicamumpaka de rencontrer les ambassadeurs Jean-Michel Marlaud, Jacques Depaigne, Jean-Bernard Mérimée ainsi que MM. Dominique Pin, Bruno Delaye, Jean-Marc Rochereau de la Sablière et Daniel Léandri.
L'ordonnance demandait également à Paris de « terminer le plus rapidement possible les procédures prévues par ses propres lois, avec l’objectif de permettre un éventuel témoignage au début 2008 des ambassadeurs et officiels français » mentionnés dans le texte.
Marlaud était ambassadeur de France au Rwanda pendant le génocide, Depaigne l’était au Zaïre, Mérimée aux Nations unies. Les quatre autres officiels français étaient alors basés à Paris, au ministère des Affaires étrangères, auprès du président de la République ou du ministre de l'Intérieur.
Bicamumpaka soutient que ces Français pourraient appuyer sa défense qui repose essentiellement sur un alibi. Il affirme qu’après son entrée au gouvernement intérimaire le 9 avril 1994, il a passé le plus clair de son temps à rencontrer des diplomates, notamment français, cherchant leur appui en vue de mettre fin au génocide.
Il veut ainsi prouver sa non-participation à des activités auxquelles l’ont mêlé des témoignages à charge.
L’ancien chef de la diplomatie rwandaise est jugé avec trois autres membres du gouvernement intérimaire qui fut chassé du pouvoir et du pays en juillet 1994 par la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) actuellement au pouvoir.
Accusés de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité, les quatre hommes plaident non coupables.
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