Le principal accusé dans un scandale de pédophilie touchant l'Eglise espagnole dans lequel le pape François était intervenu a été acquitté mardi, la justice ayant mis en exergue des "incohérences" dans les accusations du plaignant et l'absence de preuves concluantes.
Dans un arrêt consulté par l'AFP, la Cour d'appel de Grenade (Andalousie, sud) acquitte le prêtre Román Martínez, âgé de 63 ans, arguant du "manque de consistance" de l'accusation.
Les éléments matériels ont, selon ce tribunal, montré que certaines allégations du plaignant étaient infondées et que son témoignage était peu crédible, voire par moments "absolument invraisemblable", lit-on dans ce jugement qui peut encore faire l'objet d'un recours en cassation.
Le plaignant, âgé de 27 ans et qui fut enfant de coeur, avait rencontré le prêtre il y a une vingtaine d'années et le considérait comme un "référent" spirituel, selon l'arrêt.
Ils étaient si proches que par la suite, en 2007-2008, il arrivait au plaignant alors adolescent de rester dormir chez lui, dans la résidence paroissiale.
Plus tard, le jeune homme avait porté plainte pour des sévices sexuels et écrit au pape pour lui faire part de sa souffrance.
Dans cette lettre datée d'août 2014, il évoquait des "abus sexuels subis entre 2004 et 2007" infligés par le prêtre et un groupe autour de lui composé d'autres religieux et de deux laïcs : "Embrassades constantes, massages, masturbations devant lui et entre membres du groupe".
Le pape François avait répondu à son courrier en lui disant comprendre ses souffrances. L'affaire avait conduit à la mise en examen d'une dizaine de prêtres et de deux laïcs en tant qu'auteurs ou complices.
Finalement, les mis en cause avaient bénéficié d'un non lieu car les faits dénoncés - des agressions sexuelles sans pénétration - étaient couverts par la prescription.
Seul Román Martínez avait été poursuivi.
Pendant l'audience qui s'était déroulée en mars, les autres mis en cause avaient assuré qu'il n'y avait eu aucun abus. Ils assuraient que le jeune homme s'était vengé car leur amitié avait volé en éclats à la suite d'une relation sentimentale.
Juan Pedro Oliver, avocat de l'association partie civile dans l'affaire Prodeni, a de son côté dit à l'AFP qu'il n'avait pas encore décidé s'il irait en cassation. Selon lui, une enquête est par ailleurs encore en cours au Vatican sur l'ensemble du groupe.