Le président socialiste du Venezuela, Nicolas Maduro, a annoncé le déploiement lundi de militaires dans tout le pays en amont d'une manifestation prévue pour mercredi par l'opposition, le chef de l'armée réaffirmant sa "loyauté" envers le chef de l'Etat.
"Dès le premier chant du coq, les forces armées nationales bolivariennes seront dans les rues, au pas de course et en chantant (...) +Vive la révolution bolivarienne+", a déclaré M. Maduro dimanche soir à la télévision.
Le chef des armées et ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a quant à lui réitéré son soutien au président, à l'occasion d'un rassemblement de milliers de membres de la milice civile organisé lundi devant le palais présidentiel de Miraflores, à Caracas.
"Les forces armées nationales bolivariennes (...) ratifient leur loyauté inconditionnelle envers monsieur le président", a-t-il assuré, à deux jours d'une nouvelle manifestation annoncée par l'opposition, dans le cadre d'une vague de protestations démarrée début avril.
L'armée au Venezuela est un acteur crucial du jeu politique, comme le reflète son poids au sein du gouvernement de Nicolas Maduro : sur les 32 ministères, 11 sont dirigés par des militaires ou d'anciens militaires.
La chaîne gouvernementale de télévision VTV a montré des soldats défilant à Caracas aux côtés du ministre de la Défense, mais lundi on ne voyait pas de patrouilles militaires dans les rues de la capitale.
"Nous commençons la semaine avec beaucoup de vigueur, beaucoup d'esprit combatif, en vue du 19 avril", avait déclaré un peu plus tôt le ministre à la télévision. Mais "nous ne voulons pas de confrontation", a-t-il assuré.
Le 19 avril - mercredi - sera la date-l'anniversaire de la révolution de 1810, qui a conduit à l'indépendance du Venezuela.
C'est aussi la date choisie par l'opposition pour appeler à "la mère de toutes les manifestations" afin d'exiger des élections anticipées. Le gouvernement a appelé pour le même jour à "la marche des marches", laissant craindre de nouvelles échauffourées.
Depuis début avril, une vague de manifestations antichavistes (du nom de l'ancien président Hugo Chavez, 1999-2013), émaillées de violents heurts avec la police, ont été organisées à travers le Venezuela dans le but de mobiliser la population, étranglée par la crise économique qui sévit dans ce pays pétrolier que la chute des cours du brut a ruiné.
Cinq manifestants sont morts et des centaines d'autres ont été blessés ou arrêtés au cours de ces manifestations.
L'armée vénézuélienne compte 165.000 hommes et 25.000 réservistes.