Les nationalistes serbes et croates de Bosnie se livrent à des "provocations inacceptables" en glorifiant les criminels de guerre condamnés et en niant les crimes de la guerre de 1992-1995, a dénoncé mercredi le procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
Serge Brammertz a exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à s'attaquer au déni de crimes de guerre en Bosnie, lors d'une réunion sur le travail du TPIY.
Le procureur a critiqué une décision récente des responsables de l'éducation serbes de Bosnie d'interdire les manuels scolaires qui mentionnent le génocide de Srebrenica et le siège de Sarajevo.
"Ces faits sont enseignés dans les salles de classe à travers le monde, mais pas dans le pays où les crimes ont été commis", a déclaré M. Brammertz devant le Conseil.
Jeudi, un chanteur croate dont les spectacles ont été interdits dans plusieurs pays, Marko Perkovic Thompson, donnera un concert de soutien à Mostar pour les Croates de Bosnie inculpés de crimes de guerre.
"Ces provocations inacceptables, les dernières d'une très longue liste, sont une insulte aux victimes, à ce Conseil et à tous ceux qui croient en la justice", a déclaré Serge Brammertz.
"Le message du déni et du révisionnisme est fort et clair: nous reconnaissons nos victimes, mais pas les vôtres. Vos criminels de guerre sont nos héros", a-t-il ajouté.
Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie doit clôturer ses instructions à la fin de cette année, plus de 20 ans après son établissement pour juger les responsables de crimes de guerre pendant le conflit en Bosnie.