Il plaide non coupable.
En 1994, Hormisdas Nsengimana dirigeait le collège du Christ-Roi de Nyanza.
Le témoin cité par l’accusation jeudi a allégué que l’abbé Nsengimana avait pris part à la mi-avril 1994, aux côtés d’un officier gendarme, à une réunion au collège du Christ- Roi au cours de laquelle des massacres de Tutsis auraient été évoqués.
Selon le témoin, l’officier aurait déclaré à la trentaine de participants que « l’ennemi c’était le Tutsi » et qu’il fallait savoir ce qu’ils devaient faire « en temps opportun ».
« Deux jours après la réunion du collège, lorsque nous nous sommes réveillés le matin, nous avons constaté que des maisons [appartenant à des Tutsis] brûlaient dans toute la localité de Nyanza », a indiqué le témoin.
Il a expliqué que les auteurs de ces exactions étaient des militaires appuyés par des civils dont certains étaient des employés du collège du Christ- Roi.
Le procureur accuse l’abbé Hormisdas d’avoir été à la tête d’un « escadron de la mort » composé notamment d’employés du collège qui a ravagé Nyanza et sa région pendant le génocide.
Nsengimana est un des quatre prêtres catholiques mis en accusation par le TPIR. L’un d’eux, l’abbé Athanase Seromba, ancien vicaire à Nyange dans l’ouest du Rwanda, a été condamné à 15 ans de prison en première instance.
L’abbé Emmanuel Rukundo, un ancien aumônier militaire, est pour sa part en cours de procès devant le TPIR tandis que l’abbé Wenceslas Munyeshyaka, ex-vicaire à la paroisse Sainte- Famille de Kigali, sera jugé en France où il a été arrêté, en vertu d’un accord avec le TPIR qui doit achever ses travaux en décembre 2008.
AT/GF